Pour démarrer cette liste d’articles, je vous propose un texte inspiré par la lecture d’un séminaire de Jacques Lacan « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse » (26 et 27 septembre 1953), et que j’ai intitulé « mot de passe ».

Entendre la signification d’un discours
C’est ouvrir plus que les oreilles
Savoir qui parle dans la bouche du sujet
Prosopopée, lapsus, soupir, chant, silence…
Une histoire qui n’existe pas
est une vérité pour qui nie l’évidence
Le sens du discours réside dans sa ponctuation
et non pas dans la réalité
L’ego se décompose, laissant les fantasmes se dire
et la régression opère, telle une mise en lumière
d’un passé qui n’est plus, mais qui colle à la peau
ses faux pas et bavures inexplicables

l’objet de l’analyste, c’est la relation imaginaire avec le moi du sujet
cet objet va servir à entendre les « in-di-ce »
et nous donnera une chance de reconnaitre
les causes du symptôme, les origines de la personne.

Entre imaginaire et réel, rien n’est vrai, ni n’est faux,
La parole est le témoin du passé filtré par le présent,
peu importe, seule la vérité sert le sens de ce qui doit advenir
Emergence de la vérité dans le réel
Mais uniquement possible dans l’intersujbectivité du discours

L’inconscient est censuré mais la vérité peut être retrouvée,
déchiffrée sur mon corps (noyau hystérique de la névrose)
découverte dans les souvenirs impénétrables de mon enfance
avec mon caractère, mon style de vie, mon vocabulaire
dans les légendes et traditions qui parsèment mon histoire
dans l’interprétation des traces qui laissent leurs empreintes sur mon chemin.

La métaphore est un déplacement symbolique mis en jeu dans le symptôme.
L’inconscient, c’est le sens d’une histoire reconnue
ou des faits censurés dans leurs tournants historiques
Le rêve, c’est un rébus à déchiffrer les éléments signifiants
ou l’idéographie primordiale pour le rêve d’enfant
et le sujet use d’une rhétorique modulée par les déplacements syntaxiques
(Ellipse, pléonasme, hyperbate, syllepse, régression, répétition, apposition, métaphore, catachrèse, antonomase, allégorie, métonymie, synecdoque)
Telles des intentions ostentatoires ou démonstratives, dissimulatrices ou persuasives, rétorsives ou séductrices

Le désir de l’homme trouve son sens dans le désir de l’autre
puisque son premier objet est d’être reconnu par l’autre
tout acte manqué est un discours réussi
à bon entendeur…

C’est le monde des mots qui crée le monde des choses.